两年前我们几位与会的艺术家和学者在罗伯特先生在法国南方组织的法国国际水墨画交流会上与他相识了。原来他是一位极普通的法国人,可是与他几年交往之后,我竟被他那对中国文化的热爱,对画中国画的那份痴迷,以及他对他众多的法国学生学习中国画的严谨的教学精神所深深感动。
罗伯特的画很少用色,就好用墨画,不仅常用飞白画兰草,还好在大山大水中留大片空白,我说他比中国人还中国人。有些法国朋友说,他们很害怕空白,生怕空白会是绘画中之 « 险 »,怕会给画带来不平衡,这是因为这与西方人崇尚实证学的哲学理念不相符,他们要以实物入眼来观察。而罗伯特看到了皑皑白雪,看到了无垠天际,可他领悟了禅画中的虚空,他用留白或画白去表现云表现水,去反映一个更大的时空境界。他有意识地留出了 « 白 »,这对一个西方艺术家能够跳出原有的 « 实 »的观念确实不是一件容易的事儿,因为他明明看到了实实在在存在的景物,却主动地给 « 虚 »掉了,给人造成了一种悬浮感,而这些 « 实 » 线,或 « 实 » 面又是因为有 « 虚 » 的存在而存在。例如作品39, « 万壑争流 »,作品38, « 虚幻之境»,作品44, « 扶摇上青天 »。我很喜欢他的这些有山水意境的画,我这里不是说中国画中所说的山水画的概念,而是他的一种中西画结合的理念,他把中国画的美学元素用到他的创作中去,大刀阔斧地用白,是法国的 « 实山 », 却是禅画中的 « 虚境 »。
二十世纪的中国美术总是与以巴黎为主的世界艺术产生很多关系。二十世纪的前半叶,大批中国留学生来到法国,学习西方绘画。而二十一世纪初的今天,仍有很多年轻学子步前辈之途来到西方求学,而罗伯特今天却带着自己孜孜不倦地研学了多年的中国画作来到北京荣宝斋办展,我想这反向的文化交流的思维方式实在不多见,真值得赞赏 ! 人们将一睹来自法国,世界艺术圣殿的罗伯特先生的优秀画作,相信他的中国画虚空禅意的大作将像一个文化磁场用另一种方式去诠释 « 美 », 去吸引人们,而他亦有了与这个画种产生地的人们实地交流的机会,岂不美哉 !
李晓红博士, 法国阿尔多瓦大学/巴黎索邦大学副教授
巴黎索邦大学远东文化研究中心研究员
Le 23 Avril 2013, fait à Paris
Il y a deux ans, j’ai eu l’occasion de participer aux rencontres internationales d’artistes à Trimurti que Robert Faure a organisées en 2011. C’est lors de ce symposium que nous avons fait connaissance. En fait, c’est un Français ordinaire. Mais au fil des contacts entre nous ces dernières années, j’ai été très touchée par sa passion pour la culture chinoise et par ses sentiments tellement forts pour la peinture chinoise. De plus ses méthodes rigoureuses pour enseigner la peinture chinoise à ses élèves m’ont aussi frappée.
Robert Faure préfère utiliser l’encre de Chine au lieu d’utiliser des couleurs pour ses peintures. Il a peint des orchidées avec la technique du « blanc qui vole, 飞白 » et il aime à laisser de grands « vides-blancs » dans ses peintures de montagnes et d’eaux. Parfois je dirais qu’il est plus chinois qu’un Chinois. Des amis français m’ont dit qu’ils ont parfois peur de laisser du vide dans leurs peintures, car cela risque de créer des déséquilibres.
La manière chinoise est aux antipodes de cette conception qu’ont les Occidentaux. Ils ont l’habitude d’observer les choses qui existent réellement. Mais Robert a bien observé dans la réalité la neige blanche, le ciel illimité, et il a bien compris le vide qui est si important dans la peinture chan. C’est pour cela qu’il a laissé parfois exprès du vide pour représenter les nuages et de l’eau, et aboutir à la représentation d’un univers qui comprend le temps et l’espace. Ici, on dirait qu’il a laissé du blanc volontairement, et consciencieusement.
Comme Occidental, il a bien observé les choses ou les objets qui existent déjà réellement, mais il est capable de quitter cette observation concrète, en mettant volontairement des endroits vides, ce qui n’est pas facile. Comme il y a des traits ou des surfaces « concrets » ou « réels » ou « pleins », les traits vides peuvent exister. Voir, par exemple, ses œuvres n° 39, 38, et 44 (例如作品39, « 万壑争流 »,作品38, « 虚幻之境»,作品44, « 扶摇上青天 »), qui possèdent toute un imaginaire du vide.
Ce dont je parle ici, ce ne sont pas des conceptions qui existent dans la peinture chinoise, comme les montagnes et eaux, mais c’est une combinaison des conceptions orientale et occidentale. Robert Faure a utilisé des éléments d’esthétique chinoise dans ses peintures créatives, il a osé utiliser le vide. Ce sont « des montagnes bien réelles » de France, mais qui se dressent dans les environnements « vides » de la peinture chan.
Les Beaux-arts chinois au cours du XXe siècle se sont liés avec l’art universel, dont les tendances parisiennes étaient pionnières. Pendant la première moitié du XXe siècle, beaucoup d’étudiants se rendirent en France, pour étudier l’art occidental. Aujourd’hui, au XXIe siècle, il y a encore beaucoup de jeunes étudiants qui vont en Occident pour suivre le chemin de leurs prédécesseurs. Mais Robert Faure a apporté beaucoup d’œuvres qu’il a peintes depuis des années pour les exposer au Rongbaozhai de Pékin : je pense qu’il n’y a pas beaucoup d’exemples comme lui, il parcourt le chemin inverse, et va vers la Chine, c’est pourquoi je l’admire beaucoup ! Les visiteurs chinois pourront admirer les œuvres remarquables de Robert Faure, venu de France, un pays considéré un haut lieu des arts du monde. Je pense que les œuvres de Robert devraient connaître le succès à Pékin, car son interprétation de l’art chan est capable d’attirer les Chinois comme un aimant. Et lui aura aussi l’occasion de rencontrer des citoyens du pays où est né cet art.
Li Xiaohong
Maître de conférences à l’université d’Artois, chargée de cours à l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV)
Membre du Centre de recherche sur l’Extrême-Orient de Paris-Sorbonne
Le 23 Avril, 2013, Paris